Il faut parfois provoquer un peu la réalité pour la voir survenir. Je m’en suis définitivement convaincu il y a 4 ans alors que j’étais responsable de la communication externe de Generali France et engagé dans THSN4Refugees.
Pas mal de motivations personnelles m’avaient invité à rejoindre ce programme en faveur de l’inclusion professionnel des personnes réfugiées. Entre autres la volonté de contribuer à changer le regard sur l’asile car ce sujet interrogeait et laissait attentistes – voire perplexes – pas mal de monde. C’était d’autant plus courageux de la part de Generali que d’investir ce terrain. En assistant au kick-off du projet, je me suis rendu compte que les équipes étaient alors beaucoup moins fournies que celles de THS4Families. Des équipes pionnières d’autant plus motivées.
Quelques mois après le lancement de l’aventure, l’une de alternantes engagées – dont j’étais par ailleurs le manager – réfléchissait déjà à ce que The Human Safety Net créé son propre incubateur, dans lequel Generali ne serait pas seulement soutien mais aussi concepteur et responsable de projet, en charge de la coordination de l’ensemble des équipes (ONG partenaire, collectivités locales, partenaires financiers…) et sui s’appuierait sur la force de ses réseaux de distribution et sur leur implantation dans les territoires. OK, on tient un début de quelque chose… mais par où commencer et comment s’y prendre concrètement ?
Il se trouve qu’était organisée au même moment, dans le nord de la France, une réunion publique d’élus et d’associations sur la question des migrations. L’alternante me demanda à y aller. Je ne sais plus trop bien comment, mais j’ai dit oui. La réunion publique se tint deux jours après. Et celle-ci avait à peine commencé que je découvre sur un post Twitter de la Mairie de la ville que l’alternante venait de parler de nos projets devant 2000 personnes : élus, associations, presse… je l’appelle. Elle m’annonce alors qu’à la suite de son intervention, elle vient d’échanger avec une adjointe au Maire de Montreuil (ville voisine de Paris, 100.000 habitants) qui veut créer notre incubateur dans sa ville.
Sur le papier, cela ressemble à une bonne nouvelle… sauf que concrètement, elle vient de « vendre » un incubateur qu’on n’a pas encore, financé avec des sous qu’on n’a pas trouvés, dans un lieu qui n’existe pas, selon un modèle, une organisation et des objectifs qu’on n’a pas vraiment bien définis. Tout juste l’avait-on évoqué avec la Déléguée de THSN en France, sans aller beaucoup plus loin.
Cela a pris un an pour aligner tout le monde. 3 ans sont passés depuis. Les personnes ont changé, le Covid n’a pas aidé il a fallu remettre son travail maintes fois sur l’ouvrage et sans cette apprendre en marchant. Mais grâce au partenariat avec la Ville, avec les réseaux d’entrepreneurs locaux, avec les entreprises locales comme BNP Paribas, et aussi grâce au soutien financier du Ministère du Travail, ce sont 50 personnes réfugiées qui sont déjà passées par cet incubateur. Plusieurs d’entre elles étaient accueillies à la Mairie de Montreuil en ce début de mois d’octobre 2021 pour célébrer ensemble leurs parcours.
Cette initiative a depuis déployée depuis par THSN France dans la ville voisine de Saint-Denis (où Generali a ses principaux bureaux en France) et bientôt à Strasbourg, à la frontière franco-allemande, en partenariat avec THSN Allemagne.
J’ai retrouvé de cet esprit à Europ Assistance, notamment à travers le soutien apporté aux dispositifs de vaccination contre la Covid-19 en France : que l’engagement n’est pas un vain mot, et qu’en forçant un peu la réalité, on peut la faire exister. C’est ce que j’aimerais retenir de Generali : partons toujours du principe que « c’est possible ».
https://twitter.com/THSNFrance/status/1446430468329594883
https://www.thehumansafetynet.org/doc/jcr:0d95c87e-e193-4869-bc76-4a8284ca3c6f/RAPPOR%20_THSN.pdf